Alexander Calder s’inscrit dans une tradition artistique en rupture avec l’académisme, puisant ses influences aussi bien dans le constructivisme russe que dans l’abstraction géométrique et le surréalisme. Admirateur de Mondrian, il transpose la rigueur des compositions néoplastiques dans l’espace tridimensionnel, libérant la ligne et la couleur du support pictural pour en faire des éléments mouvants. L’héritage de Miró se retrouve dans ses formes biomorphiques, évoquant un univers ludique et cosmique où l’équilibre semble spontané, mais repose sur une maîtrise rigoureuse des tensions et des forces. Calder est également marqué par l’invention mécanique et la recherche d’un art en mouvement, héritier des principes du futurisme et de l’expérimentation cinétique du Bauhaus. Son approche de la sculpture, qui rompt avec le poids de la matière pour inscrire l’œuvre dans un dialogue avec l’espace et le vide, prolonge la quête moderniste d’un art total, intégrant à la fois l’ingénierie et la poésie visuelle. Par cette fusion entre science et sensibilité, il invente une nouvelle dimension sculpturale, où le mouvement devient un langage à part entière, oscillant entre hasard et calcul, pesanteur et apesanteur.