« Mon Cher Bernard,
Tu le voulais ce Cirque. Aussi n’avons-nous pas été longs à nous mettre d’accord. Un peu farfelus, l’un et l’autre, dit-on, j’ai vite compris que tu voulais travailler pour ton plaisir et que, du coup, j’allais, moi, me trouver devant une entreprise difficile. J’ai fréquenté de nombreux et grands artistes et je n’ai guère fait que ce que j’ai apprécié. Tu pourrais être mon fils, Bernard, et j’aime l’ensemble de ton œuvre, mais toi… tu aimes le cirque, l’odeur du cirque, les clowns, les chevaux et tous ceux qui sont nécessaires à un spectacle qui te plaît.
Alors en piste ! Monsieur Loyal va sonner le coup d’envoi ! Je ne suis pas inquiet, car cet ouvrage, que tu fais avec ton talent, avec ton cœur et cette sorte de rage que tes familiers connaissent bien, restera une œuvre émouvante dans cette époque assez tristement folle. Les premières lithos, déjà imprimées, laissent présager ce que sera le résultat : un « monument » à la gloire du Cirque et de Bernard Buffet.
Ton ami,
Fernand Mourlot »
1966