Les années 2004-2007 marque une période charnière dans l’œuvre de JonOne, à mi-chemin entre l’énergie brute du graffiti des années 90 et la standardisation sérielle qui dominera sa production à partir des années 2010. Cette œuvre témoigne d’un moment de bascule : le geste y reste libre, instinctif, mais commence à s’épaissir, à se condenser dans une matière picturale plus structurée, presque musicale. Le vocabulaire du street art y est encore perceptible (coulures, lignes pulsées, impacts colorés) mais transposé dans un langage d’atelier, où l’abstraction se fait plus rythmique, plus composée. C’est une période de l’énergie condensée, comme une respiration avant l’entrée dans une production plus systématique, offre une compositions d’une grande densité expressive, où la couleur et le mouvement forment une écriture vivante, libre, encore indocile.