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Paul Delvaux - La voyante, 1974

Paul Delvaux - La voyante, 1974

6 000,00 €Prix

Technique : Lithographie

Support : Papier Arches

Numérotation : 36/75

Signature : Signée à la main

Dimensions feuille : 100x71,5cm

Condition : Très bon état

 

Authentification : Vendue avec certificat d'authenticité de la galerie & Facture de la galerie. Publiée par Ed. Le Bateau Lavoir. Jacob 70.

  • Informations sur l’œuvre

    Paul Delvaux (1897–1994) occupe une place unique dans l’histoire de la peinture moderne. Ni tout à fait surréaliste, ni simplement symboliste, il est l’un de ces rares artistes du XXe siècle dont l’univers n’appartient qu’à lui : un théâtre de figures féminines nues ou drapées, isolées dans des paysages architecturaux désaffectés, au sein de gares désertes, de temples grecs en ruine, de chambres closes baignées d’une lumière lunaire. D’abord influencé par les expressionnistes flamands, Delvaux se détourne du réalisme après sa découverte de Giorgio de Chirico en 1934, un choc visuel et existentiel. Il retient de Chirico la perspective vide, l’ombre longue, l’architecture comme théâtre de l’attente, mais en troque le tragique pour une forme de nostalgie rêveuse, mélancolique, sans dureté. À partir de là, son œuvre s’ouvre à une dimension onirique qui se déploiera jusqu’à sa mort : un monde figé dans le silence, où les personnages semblent à la fois présents et absents, comme pris dans un rêve dont ils ne se réveilleraient jamais.

     

    Son apparent lien au surréalisme, renforcé par sa proximité avec Magritte et par son exposition dans les cercles d’André Breton, ne doit pas tromper : Delvaux ne cherche pas la subversion, ni la provocation inconsciente. Il poursuit, au contraire, une vision éminemment personnelle, où la répétition des motifs, le train, le squelette, la femme nue, la cité antique, la lampe à pétrole, forme une sorte de liturgie poétique, de rituel visuel sans fin. À la violence de l’inconscient, il préfère le murmure de la mémoire, les miroitements de l’enfance, les échos lointains d’un monde disparu. Son univers n’est pas celui du scandale, mais celui du mystère. On y entre comme dans un rêve lucide : les yeux ouverts sur l’étrangeté douce des choses familières.

     

    Aujourd’hui, le marché ne s’y trompe pas : les grandes toiles de Paul Delvaux atteignent régulièrement des sommets dans les principales ventes internationales, franchissant les seuils symboliques des 3, 5 ou même 8 millions d’euros. Il figure aux côtés des figures majeures du modernisme européen, et ses résultats en salle témoignent d’une reconnaissance stable et ascendante, rare pour un artiste aussi singulier. Mais au-delà des enchères, c’est la cohérence même de son œuvre, sa capacité à traverser le temps sans jamais se diluer dans les effets de mode, qui attire les collectionneurs exigeants. Son nom, à la croisée des surréalistes et des métaphysiciens, incarne une esthétique à part entière, immédiatement identifiable, et pourtant inépuisable. Acquérir une œuvre de Delvaux, même dans le domaine de l’édition, c’est ainsi s’inscrire dans une histoire profonde de la peinture du XXe siècle, une histoire reconnue, exposée, cotée, et toujours en mouvement.

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